18/02
23:00 – 23:45
Concert “jeune talent”
Violoncelle solo aux chandelles
Œuvres de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704)
Jouer la Passacaille de Biber et la Chaconne de J.-S. Bach au violoncelle nous fait toucher à la question épineuse de la transcription. Épineuse, elle semble en réalité l’être infiniment plus pour nous en 2021 qu’elle ne l’a jamais été pour les musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles : la transcription était même monnaie courante, et tout à fait habituelle dans la pratique de J.-S. Bach. Notre frilosité contemporaine à son égard n’est que révélatrice d’une conception musicale encore marquée par des décennies de pieux respect de l’objet-partition parfaitement anachronique, et qui atteint probablement son paroxysme dans la musique de J.-S. Bach.
Les extraits de la première suite pour violoncelle seul seront joués sur un violoncelle à quatre cordes tout récemment sorti de l’atelier de Pierre Van Engeland, luthier bruxellois, réplique particulièrement fidèle d’un violoncelle italien typique des années 1740. Le reste du programme sera joué sur un petit violoncelle français du XVIIIe siècle, accordé en Sol-Ré-La-Mi, une octave en dessous de l’accord du violon. Cet accord, en plus d’être tout à fait historique, sied parfaitement à l’exercice de la transcription, d’autant plus pour des pièces issues du répertoire du violon.
Biographie
Valentin Bajou est un violoncelliste et chef d’orchestre français. Dans le cadre de ses activités d’interprète, il mène de front plusieurs projets de recherche : l’approche musicologique est pour lui indissociable de la démarche d’interprète, quelle que soit la musique concernée. L’enjeu étant la remise en question de la notion de « musique historiquement informée », trop restrictive et clivant : l’historicité n’est pas une fin en soi, mais le fruit naturel d’une réflexion saine et profonde autour du statut de l’interprète et de sa responsabilité dans l’époque actuelle… Son répertoire s’étend sur une période allant du XVIe siècle à aujourd’hui. Musicien complet, il n’est ni « violoncelliste baroque », ni « violoncelliste moderne », mais revendique le statut de musicien contemporain, dont le champ d’activité reflète la réalité complexe du monde de la musique actuel.