17/02
20:45 – 21:45
Vivaldi
La Gloria e Imeneo
Cette sérénade est composée et jouée en l’honneur des noces de Louis XV et de la princesse polonaise Maria Leszczyńska et donnée le soir du 12 septembre 1725 dans les jardins de l’ambassade de France à Venise.
Après quatorze années de rupture diplomatique, en 1723, la France envoie à Venise l’un de ses plus grands ambassadeurs, Jacques-Vincent Languet, comte de Gergy, par ailleurs grand amateur des arts en général et de la musique en particulier. C’est ainsi qu’il commande à Antonio Vivaldi au moins trois sérénades, dont La Gloria e Imeneo. Il ramènera d’ailleurs également dans ses bagages un manuscrit de sonates pour violoncelle du même compositeur, qui sera édité à Paris en 1740 (opus 14).
C’est un Vivaldi au sommet de son art que nous découvrons ; bien que le livret soit d’un contenu dramatique relativement ténu, permettant aux deux personnages, Gloria (la Gloire, personnifiant le roi de France) et Imeneo (le dieu du mariage), de rivaliser en conseils et en louanges pour le jeune couple, Vivaldi se montre à son meilleur dans les airs et produit plusieurs perles inoubliables.
L’ouverture étant perdue, Les Muffatti ont choisi un concerto de la même période pour introduire cette œuvre emblématique du genre de la sérénade, qui, au-delà de son caractère festif destiné à égayer une soirée mondaine, pouvait, comme ici, servir un but diplomatique.
Coline Dutilleul, mezzosoprano
Clint van der Linde, contre-ténor
Matthieu Camilleri, konzertmeister
Liesbeth Nijs, Madoka Nakamaru, Marrie Mooij, Jorlen Vega Garcia & Laurent Hulsbosch, violons
Wendy Ruymen & Manuela Bucher, altos
Corentin Dellicour & Ronan Kernoa, violoncelles
Elise Christiaens, contrebasse
Sayuri Nagoya, clavecin
Biographies
Les Muffatti
Les Muffatti sont nés en 1996 du désir de jeunes musiciens bruxellois de se doter d’un outil de travail professionnel qui, dans le domaine de l’interprétation de la musique orchestrale baroque, concède une place primordiale à la jouissance de la musique tout en autorisant l’exploration en profondeur de son contenu ainsi qu’une grande minutie artisanale dans son exécution.
Après avoir travaillé pendant dix ans sous la baguette de Peter Van Heyghen, les musiciens de l’orchestre assurent désormais collectivement la direction artistique. Ils confient la direction musicale des différents projets à des musiciens invités, soliste, chef ou violon conducteur. Ils ont à cœur d’axer leurs projets sur un équilibre subtil entre œuvres du grand répertoire et réelles découvertes.
Le nom de l’orchestre fait référence à Georg Muffat (1653-1704), compositeur cosmopolite et source incontournable pour l’histoire des débuts de l’orchestre ; il fut notamment l’un des premiers à établir de façon détaillée les principales caractéristiques différenciant les styles musicaux français et italien. Le premier album de l’ensemble lui est consacré.
La discographie des Muffatti comprend à ce jour neuf enregistrements, unanimement salués par la critique, tous publiés sous le label Ramée. Leur enregistrement de la Brockes-Passion de Reinhard Keiser, réalisé en collaboration avec l’ensemble Vox Luminis, a remporté en 2014 les trois grands prix discographiques belges : il a été désigné disque classique de l’année par Klara, a été récompensé d’un prix Caecilia (Union de la presse musicale belge) et de l’Octave de la musique classique. Leur CD consacré à des reconstructions de concertos pour orgue et cordes de Johann Sebastian Bach, avec Bart Jacobs en soliste, est sorti en février 2019 et a reçu de nombreuses récompenses, dont le Diapason d’Or de l’année en France, Het Gouden Label et le prix Klara pour le disque de l’année en Belgique, Luister 10 aux Pays-Bas et a été nommé CD des Monats par Toccata en Allemagne. Leur dernier disque en date, Salve Regina, consacré aux motets et pièces instrumentales de Porpora, Hasse et Vivaldi, réalisé en collaboration avec le contre-ténor Clint van der Linde, est paru en mars 2022.
Les Muffatti reçoivent le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Coline Dutilleul
Alors qu’elle fait, au cours de l’été 2022, ses débuts remarqués au Festival d’Aix-en-Provence et à la Philharmonie de Cologne dans L’Orfeo de Monteverdi (Messaggera), avec l’Ensemble Cappella Mediterranea et Leonardo Garcia Alarcón, la saison 2022/23 de Coline Dutilleul est, entre autres, marquée par une première collaboration avec René Jacobs (tournée de concerts avec le Kammerorchester Basel) et par ses débuts dans une des grandes institutions lyriques de son pays natal, l’Opéra royal de Wallonie (Dialogues des Carmélites).
Coline Dutilleul étudie aux Conservatoires royaux de Mons et de Bruxelles ainsi qu’à la Hochschule für Musik und Tanz à Cologne. En parallèle, elle consolide sa technique vocale avec Deborah Polaski, Catrin Wyn-Davies, Sara Mingardo, Monica Bacelli, Natalie Dessay, Barbara Hannigan via des cours privés ou des masterclasses. Elle se forme à l’interprétation du lied et de la mélodie auprès de Bernarda Fink, Roger Braun, Julius Drake, Ulrich Eisenlohr et Roger Vignoles.
En 2014, Eller remporte le Second prix de l’Internationaler MusikWettbeweb ainsi que le prix de la WDR, lui donnant la possibilité d’enregistrer une demo avec ce grand orchestre.
De 2015 à 2017, elle est membre de l’Opera Studio de l’Opéra national du Rhin. Elle est par ailleurs sélectionnée dans le cadre de programmes „jeunes artistes“ tels que le Britten Pears Young Talent Program, la Lucerne Festival Academy avec Simon Rattle, l’Académie d’Ambronay avec Leonardo Garcia Alarcón et l’Acadèmia de Fomació Professional avec Jordi Savall. En 2020/21, elle est repérée par Barbara Hannigan qui lui propose de participer à son projet, Equilibrium Young Artists.
A l’Opéra national du Rhin, on peut l’entendre dans des rôles tels que Rosina dans Il barbiere di Siviglia de Paisiello, la Marâtre dans Cendrillon de Wolf-Ferrari, Clarina dans La Cambiale di Matrimonio ainsi que Marianna dans Il signor Bruschino de Rossini, Costanza dans L’isola disabitata de Haydn, Dido dans Dido & Aeneas de Purcell et La vieille dans Mririda, création de Ahmed Essyad. Elle se produit par ailleurs à l’Opéra d’Aix-la-Chapelle (Miss Jessel dans The Turn of the Screw), à l’Opéra d’Avignon et à l’Opéra de Clermont-Ferrand (Hänsel dans Hänsel und Gretel, Soeur Mathilde dans Dialogues des Carmélites), à l’Opéra Comique (Miranda d’après Henry Purcell), à l’Opéra de Lille et au Théâtre de Caen (Der Zwerg de Zemlinsky) ainsi qu’à l’Atelier lyrique de Tourcoing (The Fairy Queen de Purcell, sous la direction musicale d’Alexis Kossenko).
Outre les projets déjà mentionnés en 2022/23, Coline Dutilleul se produira en concert avec l’ensemble B’Rock et l’ensemble Les Muffatti.
En 2020, Coline Dutilleul enregistre pour Arte Concert, avec Aline Zylberajch au pianoforte, un programme Haydn comprenant la cantate „Arianna a Naxos“. Paru à l’automne 2022, son premier album récital, « Licht in der Nacht », avec le pianiste Kunal Lahiry (sous le label Outhere/Fuga Libera).
Coline Dutilleul a collaboré avec des orchestres et ensembles tels que Les Ambassadeurs – La Grande Ecurie du Roy, Ricercar Consort, Muffati, B’Rock, La Cappella Mediterranea, Pygmalion, Le Parlement de Musique, l’Orchestre Régional Avignon-Provence, l’Orchestre des Pays de Savoie, le Lucerne Academy Orchestra, le DSO-Berlin, l’Ensemble Apotheosis, Terra Nova Collectif.
Clint van der Linde
Clint van der Linde a commencé le chant à l’âge de 10 ans à l’école de musique Drakensberg Boys’ Choir School. En tant que soliste (voix de soprano), il a chanté avec la plupart des orchestres sud-africains. En 1996, il a reçu une bourse internationale pour étudier un an à l’Eton College en Angleterre. Durant cette année-là, il a obtenu la bourse « The Queen Elizabeth, the Queen Mother Scholarschip » afin de pouvoir étudier au Royal College of Music de Londres et obtenir son B-Mus. Durant ses années d’étude, il a suivi des masterclasses avec Roger Vignoles, Sarah Walker, Michael Chance, James Bowman et Anthony Rolf-Johnson.
En tant que soliste, il a eu le privilège de travailler avec des groupes, des orchestres et des consorts issus du monde entier, lui donnant l’occasion de chanter en Europe, aux États-Unis, au Japon et en Australie. Il a travaillé avec le Bach Collegium Japan, le Philharmonia Baroque, The Orchestra of the Age of Enlightenment, The Hanover Band, The Academy of Ancient music, le Southern Sinfonia, la Salzburg Camerata, le Goettingen Festspieler Orchestra, Die Lautten Compagney, Le Musiche Nove, le BBC Scottish Orchestra, le London Philharmonic, le Stuttgart Baroque Orchestra, le Melbourne Symphony Orchestra, The King’s Consort, l’Israel Camerata, Il Fondamento, le Zurich Chamber Orchestra, et avec les chefs Sir Roger Norrinton, Frieder Bernius, Masaaki Suzuki, Nicholas McGegan, Jan Willem De Vriend, Kazushi Ohno, Lawrence Cummings, Claudio Osele, Nicholas Kraemer, Wolfgang Katschner, Stephen Layton, Robert King, Stephen Cleobury, Peter Schreier, Paul Dombrecht, Leonardo Garcia Alarcon et Bart Naessens.
Tout aussi à l’aise en concert qu’à l’opéra, Clint a eu l’occasion de se produire sur des scènes telles que le Concertgebouw d’Amsterdam, le Carnegie Hall (NY), le Lincoln Centre (NY), Tanglewood, St Martin’s in the Field, St John’s Smith Square, le Barbican, le Wigmore Hall, le Royal Albert Hall, le Royal Festival Hall, le King’s College de Cambridge, le Crown Hall de Jérusalem, le Tokyo City Opera, le Tokyo Suntary Hall, la Koelner Philhamonie, Bozar, De Bijloke, deSingle, La Monnaie, le Royal Opera de Copenhague, le Théâtre de Bielefeld, le Théâtre de Mannheim, le Théâtre national de Budapest, le Théâtre national de Varsovie, le Théâtre d’État de Prague, le Théâtre royal de Bath, le Théâtre royal de Buxton et des festivals internationaux comme les BBC Proms, le Mostly Mozart Festival (NY), le Tanglewood Music Festival (US), les Badkissinger Somer Festspieler, les Ludwigsburger Festspieler, le Mozart Sommer Mannheim, les Halle Handel Festspieler, le London Handel Festival, le Festival d’Ambronay, l’Edinburgh International Festival, le Festival de Cuenca, le Festival de Wellington (NZ), les Bad Reichenhal Festspieler, le Bach Festival de Leipzig.
Il a interprété les rôles titres d’Orlando, de Rinaldo, de Tolomeo, de Flavio, les rôles d’Ottone et de Narciso dans Agrippina, de Dardano dans Amadigi, d’Arsemenes dans Serse, d’Andronico dans Tamerlano de Händel, de Farnace dans Mitridate de Mozart, de Calligola dans Arminio de Biber, de Fernando dans Don Quischotte in Sierra Morena de Conti, de L’umana fragilita/Pisandro/Ericlea dans Ulysse de Monteverdi, de Jasone dans Jasone de Cavalli, d’Oberon dans A midsumer night’s dream de Britten.